samedi 26 août 2017
mercredi 9 août 2017
Travail Manuel . De quoi parle-t-on?
Le travail manuel est trop souvent dévalué
article du journal Le Monde le 9 août 2017
Quel plaisir ce jour de retrouver dans les pages du journal
“Le monde” Matthew Crawford.
C'était il y a sept ans. Déjà ! Il nous comblait alors par
la publication en français de son ouvrage « Eloge du carburateur » essai sur le
sens et la valeur du travail aux éditions la découverte. Dans cet ouvrage «
mêlant anecdotes, récits et réflexions philosophiques et sociologiques Matthew nous montrait que “ce travail intellectuel
dont on nous rebat les oreilles depuis que nous sommes entrés dans l'économie
du savoir se révèle souvent pauvre et deresponsabilisant .” Et de nous montrer en tant que mécanicien,
son nouveau métier, que le travail manuel peut même se révéler beaucoup plus
captivant d’un point de vue intellectuel que tout ce que nous procurent,
prétendent nous procurer, les nouveaux
emplois de l'économie du savoir.
Aujourd'hui dans l’ entretien donné au journal Le le Monde Matthew Crawford attire notre attention sur…
La prééminence du pratique sur le théorique. Historiquement parlant les
découvertes scientifiques ont très souvent été précédées par des activités
pratiques. La construction savante si on essaie de la comprendre dans son
histoire trouve ses fondements dans l'activité plus souvent que dans la
théorie. Ainsi le moteur à vapeur a été développé par des mécaniciens qui
avaient observé la relation entre la température et la pression. L'essor, le
développement de ce moteur a favorisé le développement de la thermodynamique
ETC.
Le lien transitif entre usages et connaissances.
Notre façon de connaître un objet, un dispositif trouve son origine dans
les usages que nous faisons de cet objet ou de ce dispositif. La contemplation
n'est pas première. La théorie n'est pas fondatrice des apprentissages
pratiques. On n'apprend pas à utiliser un marteau en le contemplant.
Le fait que "affronter les problèmes pratiques est aussi un
apprentissage de l’humilité". Accepter
d'affronter les problèmes pratiques que nous posent nos environnements
techniques quotidiens peut nous rendre un peu plus humble un peu plus sensible
à ce que font les « réparateurs » auxquels nous faisons appel pour solutionner
les problèmes techniques que nous rencontrons. Oser affronter nos problèmes
pratiques , tenter de faire avec les moyens( ressources) qui sont les notres, peut
favoriser l'émergence d'un peu d'empathie entre des gens qui ne se ressemblent
pas.
Et de conclure en nous disant que “la vraie question n'est pas tant de savoir si vous travaillez avec vos mains ou dans un bureau mais de savoir si vous exercez votre jugement au travail.”
Se salir les mains ne veut pas dire que l'on fait un boulot
idiot.
Dur! D’être obligé de rappeler cela.
Y.M
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